Archive for the 'Patrimoine' category

Les chapelles d’Hénouville

Mai 05 2005 Published by under Patrimoine

Les ruines de la chapelle St Anne vers 1840. Photo des archives départementales de Seine Maritime

Jusqu’au XVIIe siècle, il semble que le seul lieu de culte était l’église paroissiale Saint-Michel. Puis le village se dota de plusieurs chapelles édifiées dans les enclos seigneuriaux. Ce redécoupage paroissial fréquent sous l’Ancien Régime, effectué pour des raisons de commodité ou de prestige par les seigneurs des différents fiefs, permettait parfois de desservir des hameaux distants et mal reliés avec le bourg.

La chapelle Sainte-Anne au château du Hamel.
Elle fut édifiée en 1650 par Jean Richomme, conseiller du Roi et auditeur en sa chambre des comptes de Normandie. Dans la requête qu’il adresse pour sa construction, il explique que sa propriété est distante d’un quart de lieue et que tous les voisins approuvent cette installation. La chapelle est dotée d’une pistole de rente à charge de célébrer la messe le jour de la Sainte Anne. En 1717, la chapelle est interdite par Mgr d’Aubigné, archevêque de Rouen. La messe de la Sainte Anne sera acquittée dans l’église paroissiale tant que la chapelle ne sera pas dotée et fournie de ce qui manque. On signale que la toiture est à réparer.

La chapelle Saint-Jean au château du Belley.
Très certainement construite en 1632 par Jean du Resnel, conseiller au parlement de Rouen, celle-ci était en titre en 1647. L’archevêque de Rouen lors de sa visite en 1717 signale que le tableau de la contretable est presque entièrement terni et passé et que la couverture est en mauvais état. A l’intéieur, elle est bien lambrissée, décorée et entretenue, et fournie de toutes les étoles consacrées à la réserve d’une chasuble pour le violet. On y célèbre alors rarement la messe.

La chapelle Saint-Jacques au château du Mesnil-Riblault
Jean-Baptiste Ribault, écuyer, seigneur du Mesnil, fonde en 1621 une messe à perpétuité en l’abbaye Saint -Georges de Boscherville. A sa mort en 1629, sa veuve et son fils obtiennent qu’il soit enterré dans la chapelle Saint-Jean de l’abbaye ainsi que tous ses successeurs. Ce droit fut effectivement maintenu jusqu’à la Révolution. Cependant, en 1664, son petit-fils, Jacques Ribault fait édifier une chapelle sous le vocable de Saint-Jacques, adjacente au manoir seigneurial. Elle est bien construite et artistement élaborée car la maison du manoir est fort éloignée de l’église d’Hénouville avec un chemin difficile et même quelques bois à passer avec une montagne très rude pour accéder ladite église. La chapelle est dotée d’une rente de 12 livres tournoi afin qu’un prêtre vienne y célébrer la messe. La chapelle qui figure sur le plan cadastral de 1828 sera démolie lors de travaux en 1880.

La chapelle Sainte-Saire au manoir Saint-Saire.
On sait peu de choses de cette chapelle édifiée en 1645 au nord du manoir, vavassorie de la seigneurie du Mesnil. Le patronage de Saint Saire, évêque d’Amiens au VIIe siècle, est du reste peu fréquent dans notre région.

La chapelle Sainte-Anne à la Fontaine.

La chapelle Sainte Anne à la Fontaine en 1905.

En plus de ces chapelles, on peut mentionner la chapelle Sainte-Anne à la Fontaine (sur la commune de Saint-Pierre-de-Varengeville) qui desservait ce hameau éloigné de l’église. Ruine envahie par le lierre au siècle dernier, elle est remise en état et rendue au culte par les soins de Mme Jean Darcel vers 1880. Au début, ermitage des pères Dominicains du havre, on y célébra la messe jusqu’en 1953.

Arnaud Serander – Janvier 1996

http://perso.club-internet.fr/serander/

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Les colombiers d’Hénouville

Mai 04 2005 Published by under Abbé Legendre, Patrimoine

Sous l’Ancien Régime, le droit de colombier autorisait les seigneurs à faire construire un colombier dans leur domaine.

Chaque colombier peut contenir jusqu’à 2 à 3000 pigeons. Ceux-ci fournissent de la viande aux périodes délicates de l’année. Ils ont également l’avantage de se reproduire vite et fournissent chacun 2 à 3 kg d’engrais par an.

Ce privilège sera toujours très contesté en raison des dégâts considérables provoqués par les pigeons sur le grain à l’époque des semailles et des récoltes. En 1789, dans le cahier de doléances de la paroisse d’Hénouville, les habitants demandent l’extinction des colombiers, ou qu’ils soyent renfermés dans les semailles, avant et pendant les récoltes, qui sont les mois de mars, avril, juillet, aoust et octobre. Ce droit sera aboli dans la nuit du 4 Août 1789. Le colombier, symbole du fief et de l’autorité seigneuriale, occupe souvent la place d’honneur dans la cour. Il est de taille considérable et présente parfois un décor original. Les plus beaux spécimens dans notre région sont ceux du manoir des abbesses de Saint-Amand à Moos et du manoir d’Ango à Varengeville-sur-Mer. Sur les cinq colombiers que comptait Hénouville, seuls deux subsistent encore aujourd’hui.

Le colombier du presbytère

Le colombier du presbytere

L’abbé commanditaire de l’abbaye Saint-Georges de Boscherville, Louis François de Bassompière, concéda au célèbre curé d’Hénouville Antoine Legendre le 15 janvier 1630 le droit de colombier, à charge de bâtir ledit colombier sur le lieu presbytéral et de payer deux pigeons blancs de rente foncière estimée à cinq sous, le jour de la Saint Michel.

Dans le poème sur le presbytère d’Hénouville publié en 1642 et attibué à Antoine Corneille, le poète entrant dans le jardin s’émerveille de ce que:

L’ouverture de front présente un colombier, Dont la fécondité prodigue son gibier.

L’édifice bien conservé est de plan carré. Il est de même style et de même époque que le presbytère. Le larmier saillant à mi-hauteur que l’on retrouve sur la plupart des colombiers avait pour fonctions d’empêcher les petits rongeurs de pénétrer et de protéger la base des murs du ruissellement de l’eau de pluie.

Le colombier du château du Hamel

Le colombier du Hamel

Le colombier du Hamel
Le château du Hamel fut construit au XVIIe siècle pour Jean Richomme, seigneur d’Hénouville.

Le colombier est un colombier carré en moellons avec chaînages de pierre aux arêtes. Il est du type bifonctionnel: dans la partie basse deux jolies portes de pierre ouvrent sur deux caveaux; seule la partie supérieure, autrefois accessible par une échelle, étant à usage de colombier. La lucarne d’envol se trouve du côté opposé à la porte. Les boulins (niches des pigeons), sans doute en brique ou en pisé, ont disparu. La toiture en tuiles en mauvais état laisse prévoir une ruine prochaine.

Le colombier du château du Bellay
Celui-ci a disparu tout comme le château démoli en 1902. Il fut sans doute érigé au XVIIe siècle pour Jean du Resnel, conseiller du Roi et contrôleur des finances en la généralité de Rouen.

Le colombier du « manoir » près de l’église
Celui-ci est cité dans un acte de 1788.

Le colombier du château du Mesnil-Ribault
Dans le bas d’Hénouville, il était le plus ancien. Louis du Bosc, seigneur d’Emendreville (l’actuel quartier Saint-Sever à Rouen), du Mesnil-Saint-Georges et de Fleury -sur-Andelle a droit de colombier à pied en 1518.

Sa présence ne devait pas être du goût du voisinage car en 1718, Jacques Ribault, seigneur du Mesnil, se plaint que des particuliers se sont donnés la liberté de tuer les pigeons du colombier à coup de fusil par plusieurs et diverses fois, en sorte que lesdits quidams l’ont entièrement dépeuplé.

Ce colombier était de forme hexagonale, avec des côtés de quatre mètres de long, construit en moellons avec chaînage de pierre et couverture en paille. Il figure encore sur le plan cadastral de 1828 mais a disparu depuis.

Arnaud Serander – Janvier 1996

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