Répertoire archéologique de la Seine-Inférieure – Hénouville

Mai 05 2005 Published by under Patrimoine

(Texte de 1866 de M. l’abbé Cochet.)

Epoque gauloise
En 1860, un cantonnier, cassant du caillou sur la propriété de M. Langlois du Plichon, avocat à Rouen, trouva dix monnaies gauloises en or, enfermées dans une tirelire en silex. Chose étonnante et qui semblerait prouver que ce dépôt est gaulois et simultané, c’est que toutes étaient semblables. Elles étaient bombées, présentant une face lisse au côté convexe et un cheval au côté concave. Deux de ces monnaies ont été offertes par le propriétaire au Musée de Rouen.

Epoque romaine
Au bord de la route départementale n°4, au lieu dit « la caboterie », on m’a signalé et je l’ai vu moi-même, en 1862, des murs romains chaînés de briques. Le musée de Rouen possède des fragments de meules à broyer en poudingue, trouvés en 1862 au Hameau de « La fontaine ».

Epoque incertaine, romaine ou franque
Sous Louis 16, un tombeau antique a été trouvé à Hénouville. En 1775, une note sur ce sujet a été comuniquée à l’Académie royale de Rouen. Elle est restée manuscrite dans les archives de cette compagnie.

Supplément 1866 – Epoque romaine
Vers 1845, dans un champ voisin de la Caboterie, un cultivateur a rencontré une belle urne en verre verdâtre et en forme de pomme, comme celle de Cany

Supplément 1866 – Epoque franque
A l’article Hénouville (p.165); nous avons parlé d’un tombeau antique qui aurait été trouvé sur cette paroisse en 1775 .Nous devions cette indicication générale et un peu vague au précis de l’ Académie de Rouen et nous désespérions d’avoir jamais sur ce fait des renseignements que nous croyions perdus ou inédits. Une heureuse circonstance nous permet aujourd’hui non seulement de connaître exactement la place où furent trouvées ces sépultures, mais encore de pouvoir en déterminer la nature, à l’aide des détails précis donnés par des documents conteporains? A l’époque de cette découverte, il se trouvait heureusement à Hénouville un curé intelligent nommé Rousselin qui ne laisse pas le fait tomber dans l’oubli. Il le communiqua à l’academie de Rouen pour avoir son appréciation, et aux Annonces, affiche et avis divers de la Haute et Basse Normandie , pour enregistrement et publicité .Grâce au zéle d’un autre confrère, M. Labbé Faye, curé actuel d’Hénouville, nous avons pu retrouver des renseignements plus complets et connaître le lien de l’evenement. Voici, du reste, la note publiée par les affiches de la Haute et Basse Normandie, du 7Avril 1775; n°14, p.55: « dans une ferme de la paroisse d’Hénouville dont est propriétaire M. L’abbé Fizelier, curé de Rocquement, on a découvert, le 30 Mars dernier, en défrichant le pied d’une montagne, deux tombeaux; dans l’un, qui est en pierre taillée, se sont trouvés les ossements d’un corps humain dans leur situation naturelle; au pied etoit un vase scellé en plâtre dans le quel étoit la lame de fer roulliée qu’on présume avoir été gravée; dans l’autre, qui s’est moins conservé parce qu’il n’étoit qu’en plâtre, étoient aussi des ossements et un vase de terre qui contenoit une lame de fer plus petite que la première, incrustée en la forme d’un écusson, une bague en or brisée dans son anneau et quatre boutons de cuivre. Il paraît difficile de deviner de qui et de quels temps sont ces tombeaux. »

Une note complétant celle-ci parut de nouveau dans les affiches de Normandie, le 24 Novembre 1775, p.183. Celle-ci émanait évidamment du secrétaire de l’académie, dont ce périodique parait avoir été l’organe. Nous la donnons telle qu’à bien voulut nous la copier M. de Beaurepaire.

« M.lecuré de la paroisse d’Hénouville vous a fait savoir que, le 30 mars de cette année, en défrichant au pied d’une montagne du dixmage de cette paroisse , l’on avoit découvert un tombeau dans lequel il s’étoit trouvé quelques antiquités…

C’étoit deux plaques de fer, dont l’une offroit quelques vestiges d’incrustations en argent : c’étoit un anneau en or et quelques boutons ou clous de cuivre que l’on peut soupçonner avoir originairement fixé les deux plaques dont on vient de parler. L’on y a trouvé de plus un pot en terre grise de 3 pouces de profondeur, et le tout étoit avec des ossements humains que recouvroit une pierre triangulaire. La tradition du pays nous apprend qu’en ce même endroit, jadis l’on a vu de forts anneaux de fer scelles comme pour y attacher des vaisseaux, quoique aujourd’hui la rivière de Seine en soit éloignée d’un quart de lieu. Enfin l’on se souvient que anciennement on a tiré en cet endroit de très grosses pierres de taille qui s’emblaient annoncer d’anciens fondements d’un édifice considérable. L’ Académie est devenue propriétaire de cette espèce de trésor. »

Ce dont ni l’Académie, ni le journal, ni le public ne se doutaient alors, c’est que, moins d’un siècle après, naîtrait en Normandie une science, appelée Archéologie, qui donnerait la raison et la date de ce tombeau où eux ne voyaient que les ténèbres de la mort. Ces cercueils, en effet, sont francs; ces plaques sont des agrafes damasquinées si communes dans nos sépulture mérovingiennes, et enfin ce vase aux pieds c’est le trait caractéristique de l’inhumation barbare.

Répertoire archéologique de la Seine-Inférieure

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